Terre, histoire de la vallée des Jalles, entraide agricultrice/urbains…

Tout d’abord, je n’ai pas de jardin mais j’ai la nostalgie de celui de mes parents, des crocus, des tulipes, de la boule majestueuse rose vif du camélia en fleur, de l’éclosion délicate des fleurs des fruitiers, des fraises cueillies en place… J’ai besoin de mettre les pieds en terre, de m’ancrer et à travers les saisons de humer l’air, de suivre la course des nuages et de boire le soleil en prenant soin des plantes.

Pourquoi je vais aux Jardins Inspirés ?

J’habite au- dessus de la vallée des Jalles avec pour horizon la ripisylve et si je contourne ou traverse le Parc de Majolan (fleuron paysager du 19e siècle), j’arrive directement au jardin.

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En allant au jardin je me reconnecte avec l’histoire évolutive de la vallée. Le murmure des Jalles et des canaux, la montée des eaux aux fortes pluies gorgeant les sols me parle de l’assainissement de la vallée marécageuse au 17e siècle par des entreprises hollandaises. L’étalement des prairies mixées avec les cultures et les maraichages me rappellent la vocation nourricière de la vallée qui fournissait lait, viande et légumes au Bordeaux du 19e et début 20e siècle. Les serres en batterie qui brillent au soleil et les cultures intensives révèlent le développement agricole industriel du 20e siècle. Les réseaux de randonnée, les jardins familiaux, les lieux culturels et de découverte des gestes écologiques ouverts à la vente de nourriture bio de proximité expriment les politiques vertes des collectivités territoriales du 21e siècle.

Quand je surplombe la vallée par mes chemins secrets à la lisière des bois et des près, je découvre l’urbanisation qui a envahi les crêtes et s’écoule sur les versants. On est là à la rencontre des débordements de la ville et de l’agriculture périurbaine. Je retrouve dans cette lecture le prolongement de mon histoire d’attention et de préservation de la nature à travers mon métier au service de l’aménagement des lieux et des territoires.

Et si je viens au jardin c’est qu’il est à cette suture entre agriculteurs et urbains.

Lieu d’expérience unique en biodynamie et semences paysannes construit par la foi inébranlable de Caroline qui promeut une agriculture vivante en réseau avec l’univers de professionnels engagés. Lieu de bénévolat pour des urbains en désir de donner de leur temps et d’apprendre portés aussi par cette soif de servir le vivant dans un même élan collectif.

On rencontre là tant de belles personnes en chemin vers elles-mêmes.

C’est pour tout cela que je viens aux Jardins !

Marguerite


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